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8 BACH_L’ART DE LA FUGUE BWV1080 L’extrême confusion qui présida à l’édition hâtive de L’Art de la fugue après la mort de Bach n’a évidemment pas favorisé l’éclaircissement des questions complexes suscitées notamment par l’ordre de succession des contrepoints. Ces lacunes historiques constituent cependant aujourd’hui un gage de liberté offert à l’interprète pour organiser cette architecture musicale selon ses choix personnels. Ceux que je propose pour le présent enregistrement sont fondés sur une analyse de l’autographe et de tous les éléments qui nous sont parvenus. Indépendamment de la fugue contenant B.A.C.H, ils s’appuient sur l’existence de cinq groupes de contrepoints bien distincts : quatre fugues simples, trois fugues- strettes avec exposition en miroir, quatre doubles et triples fugues, deux fugues- miroirs simples, quatre fugues canoniques. J’ai opté pour une progression dans cet ordre, suivant différents principes concernant l’économie interne de chaque groupe : - le contrepoint IV est placé en dernière position des fugues simples, complétant logiquement la disposition des contrepoints I, III et II qui se succèdent ainsi dans l’autographe. - les trois fugues-strettes sont ensuite classées par nombre croissant de voix, tandis que les doubles et triples fugues le sont par nombre croissant de sujets (l’autographe témoigne également de la succession des contrepoints VIII et XI, dont la thématique justifie d’ailleurs pleinement cette association). - les fugues-miroirs s’enchaînent en l’état, la fugue inachevée prend place au quatorzième rang si symbolique (B+A+C+H= 14), et j’ai conclu par les quatre fugues canoniques.

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