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ANDRÉ ISOIR 19 On ne cessera donc de traquer les secrets de cettemusique, système complexe s’il en est, dont le matériau, involontairement ou non, ne semble pas frappé d’épuisement. Bach lui-même n’aurait-il pu juger vain de livrer toutes les clés du monde contrapuntique dont il explore ici les confins, en renonçant par exemple à développer jusqu’à son terme potentiel cette titanesque fugue à quatre thèmes, marquée comme par hasard du sceau de son patronyme ? En tout état de cause, force est d’admettre aujourd’hui la nature réfractaire de L’Art de la fugue à toute notion de finalité, pour considérer simplement l’immense espace déployé devant nous, aussi peu clos que le temps n’est limité, susceptible de virtuelles évolutions, et qui donne « à cet adieu d’un artiste de génie le caractère transcendantal de l’art conçu au seuil de l’éternité ».
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