LDV15
9 PHILIPPE CASSARD & CÉDRIC PESCIA Avis aux puristes. Cédric Pescia et moi ne jouons, ni au concert ni dans cet enregistrement, la reprise de la première partie du Lebensstürme . L’œuvre est si dramatique, si concentrée, si exténuante aussi, pour l’auditeur comme pour les exécutants, les accords répétés du thème initial interviennent tant de fois, que l’impact émotionnel nous semble plus fort encore sans cette reprise. J’ai choisi de ne pas jouer celle du premier mouvement de la Sonate, pas seulement pour que le minutage total du CD puisse intégrer les trois pièces à quatre mains de 1828. Autant la transition qui mène à la reprise du premier mouvement de la Sonate D960 se justifie parce qu’elle ménage un formidable coup de théâtre, autant celle-ci n’ajoute rien de plus au déroulé des paysages. J’en veux un peu à Sviatoslav Richter qui affirmait : « Les pianistes qui ne font pas les reprises n’aiment pas la musique ! ». De glorieux aînés, schubertiens pour l’Histoire, tels Artur Schnabel, Eduard Erdmann, Wilhelm Kempff, Alfred Brendel, ont eux aussi opté pour ce premier mouvement sans reprise. Chacune des notes de leur interprétation de Schubert témoigne au contraire de la force inaltérable d’un compagnonnage musical sans cesse ressourcé.
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