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Peu de gens avaient en effet enregistré la musique classique française de façon un peu systématique, à part Michel Chapuis. Et c’était aussi le début du renouveau de l’orgue français. Les facteurs d’orgue ont joué un rôle important dans ce mouvement, comme Robert Boisseau, Yves Koenig ou Alfred Kern, qui étaient d’ailleurs influencés par la démarche de certains organistes, comme Chapuis bien sûr. Pierre Chéron avait effectué pour sa part de nombreux relevés d’orgues. J’ai aussi enregistré à Saint-Séverin, à Saint-Germain-des-Prés à Paris ou au Bon Pasteur à Angers, à une époque où il y avait évidemment beaucoup moins d’instruments français anciens restaurés qu’aujourd’hui et où il fallait faire avec ce dont on disposait. Il y avait parfois un peu un sentiment de bricolage. Tout était en fait à inventer par rapport aux manuscrits et je voulais me forger une vision de l’interprétation « qui ne sente pas trop le cimetière », comme je dis souvent, pour parvenir à quelque chose de très vivant. Dans cette musique, il est évident qu’il est impossible de se contenter de jouer les notes écrites. Il faut effectuer un travail approfondi pour trouver le style naturel et le ton juste. J’étais d’ailleurs d’autant plus libre dans cette approche que peu d’organistes s’étaient consacrés intensément à ce répertoire. La musique vocale m’a beaucoup aidé pour sa compréhension et le travail de Michel Chapuis m’a aussi influencé. 14 NICOLAS DE GRIGNY_Intégrale de l'œuvre d'orgue
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