LDV14
Le climat change du tout au tout avec la 3 ème Ballade … Si l’on imaginait – construction purement intellectuelle qui ne repose sur rien - que les quatre Ballades forment un ensemble, la Troisième en serait le scherzo. Des quatre, c’est la plus heureuse – même si elle est traversée d’orages et de moments plus sombres -, la plus légère dans le sens psychologique du terme. J’aime beaucoup cette pièce. Finalement, il y a relativement peu d’œuvres de Chopin heureuses et qui se terminent, comme l’Opus 47, avec un enthousiasme aussi irrésistible. Sur le plan de l’écriture on assiste à une considérable évolution. Parmi les quatre Ballades on tend parfois à sous-estimer ce morceau qui renferme pourtant des trouvailles harmoniques géniales, des modulations d’une hardiesse incroyable. On commence aussi à voir se dessiner, à certains moments, une polyphonie qui vient enrichir le discours et témoigne de la fréquentation de Bach. Celle-ci devient partie intégrante du langage du musicien. La phrase introductive de la 3 ème Ballade est du pur Chopin, mais si l’on analyse l’écriture, on découvre une savante polyphonie avec des voix qui se répondent en miroir ; c’est extraordinaire. La leçon de Bach est totalement assimilée. La 3ème Ballade me procure la sensation d’une libération du discours. 8 CHOPIN
RkJQdWJsaXNoZXIy OTAwOTQx