LDV14

7 Déroutant ouvrage que la 2 ème Ballade … C’est la plus énigmatique des quatre, avec ses ruptures tellement brutales ; une forme de schizophrénie s’y exprime. Chopin a dédié la 2 ème Ballade à Schumann. Impossible de dire s’il faut établir un lien entre un contenu et un ton qui correspondent au psychisme du compositeur allemand et la vision que Chopin pouvait avoir de lui. La Ballade en Fa majeur présente un aspect que je qualifierais presque de pathologique. L’ouvrage débute par une longue introduction, épisode extraordinaire, obsessionnel, un peu maladif par son balancement hypnotique et son ressassement d’idées fixes. Soudain, le deuxième épisode surgit avec une violence extrême. A ce point-là, asséné de cette manière, c’est quelque chose d’absolument étonnant chez Chopin. Et puis il y a aussi cette coda, très cataclysmique, où s’exprime un désespoir inouï qu’on ne trouvait pas dans la coda de la Ballade en Sol mineur , qui contient certes du désespoir mais associé à un sentiment extrêmement combatif, vindicatif. D’un bout à l’autre, la coda de la 2ème Ballade est un hurlement de douleur, avant de se refermer dans le silence, au bord de l’abîme. PHILIPPE BIANCONI

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