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PHILIPPE BIANCONI 5 Comment s’est déroulée votre rencontre avec la musique de Chopin ? Philippe BIANCONI : Enfant, mon premier contact avec Chopin s’est produit par l’intermédiaire de l’enregistrement des Valses de Dinu Lipatti. Quels que soient les mérites de ces pièces – et pour certaines ils sont très grands – j’avais là une vision un peu restreinte de l’univers du compositeur. Au Conservatoire de Nice, j’ai entendu des élèves plus avancés quemoi qui jouaient d’autres ouvrages dumusicien.Vers dix ou onze ans, l’audition des Ballades a provoqué un choc. Tout à coup, je découvrais le Chopin épique, animé d’un souffle grandiose ; la passion qui s’exprime dans ces œuvres représentait une chose extraordinaire. L’apprentissage des Ballades a en fait commencé par la 4 ème , puis les 1 ère , 3 ème et 2 ème ont suivi. Parallèlement, je travaillais aussi les Scherzos , la Barcarolle , la Fantaisie , etc... Mon professeur à Nice, Mme Delbert-Février, a beaucoup compté dans mon approche de Chopin. Son enseignement mettait l’accent sur la qualité du son, du phrasé ; elle tenait à la sobriété du style mais c’était en même temps quelqu’un de très ardent. Elle était d’apparence réservéemais laissait passer beaucoupdepassion dans lamusique et dans son enseignement. C’était, il me semble, particulièrement approprié pour aborder Chopin ; il y avait à la fois la sobriété du style, le rejet de toute ostentation et une intensité du sentiment qui correspondent à la vraie nature du compositeur. Les Ballades m’accompagnent depuis le début de ma vie de concertiste. J’ai rarement joué les quatre dans le même concert, mais très souvent l’une d’entre elles ou une paire, en compagnie d’autres opus de Chopin.
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